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Sylviculture, loi sur les forĂȘts et... marchĂ© des copeaux!
Avec l’arrivée de René Lévesque au pouvoir, le programme « 300 millions de plants » voit le jour. Ainsi, à partir de 1982, le gouvernement investit dans les travaux sylvicoles. Le reboisement se développe et se modernise. Les plants produits dans les pépinières ne sont plus que des « racines nues », mais dans des plants dans des contenants! Les centres de production se trouvent à Guyenne, à Senneterre, à Laverlochère et à Trécesson. De plus, la production des vergers à graines s’améliore! Avant 1982, le contrôle de la végétation dans les plantations s’effectue avec des phytocides. Après 1982, ceux-ci sont bannis, le contrôle se fait mécaniquement, à l’instar des Scandinaves. C’est d’ailleurs à eux que l’on doit la venue des débroussailleuses à la fin des années 1980. Déjà, certains scieurs indépendants de la région ont compris la nécessité de faire de l’aménagement forestier. D’autres, comme Domtar, n’en voient pas la nécessité en raison de son approvisionnement, qui semble sans fin.
LA LOI CHANGE EN 1986!Malgré les débuts d’une sylviculture plus sérieuse, l’intensité des coupes qu’occasionne la modernisation des équipements forestiers force le gouvernement à adapter sa gestion des forêts. Ainsi, en 1986, le gouvernement met en vigueur la Loi sur les forêts. Cette loi oblige les bénéficiaires de CAAF à transformer leur bois à l’usine qui y est rattachée. La course à l’approvisionnement bat son plein, entraînant du mouvement chez les scieurs de la région.
1980 : Normick Perron fait des panneaux OSB à son usine de La Sarre. De son côté, Maibec accueille un investisseur local pour soutenir ses opérations. Paul Bienvenu acquiert 50 % de l’entreprise.
1980 : Le groupe de Jean-Jacques Cossette, Forex, rachète l’usine de Sullivan qu’il avait vendue quelques années plus tôt à Desallier.
1981 : Le duo Forex-LeRoy se dissout et renaît sous la compagnie Forpan, qui opère l’usine de panneaux de particules de Val-d’Or. Celle-ci est ensuite rachetée par Rexfor.
1981 : L’usine de fabrication de bâtons de « popsicles » de Rollet (John Lewis) ferme ses portes. La coopérative des travailleurs de Rollet rouvrira la scierie en 1984. Celle-ci sera en fonction durant douze ans.
1982 : Naissance de la Forpan inc.(Cossette, puis Rexfor) et construction d'une usine de panneaux gaufés à Val-d'Or
1982 : L’usine de pâtes et papiers Normick-Donohue voit le jour. L’entreprise Matériaux Blanchet achète la scierie de Théo Ayotte d’Amos.
1982 : La coopérative de Guyenne ouvre le premier centre de productions de plants en récipient de la région.
1984 : Doralie, un centre de production de plants, voit le jour à Senneterre.
En 1984, Tembec se développe et crée Temfibre en 1983 et Temcell 1 (procédé PCTMB, pâte chimico-thermomécanique) en 1984.
En 1984, Forex connaît des difficultés financières. Cela mène, en 1985, à la vente de trois des six scieries au groupe Saucier : Bernetz, Rapide-des-Cèdres et Champneuf. Le groupe Saucier ferme les deux premières, puis envoie des volumes de bois à Champneuf. L’excédent est envoyé à son usine de
Comtois. Les trois autres scieries de Forex sont vendues à Domtar : Val-d’Or, Malartic, Sullivan.
Aussi, en 1985, la coopérative de la rivière Davey achète la scierie d’Amos, une scierie de peuplier faux-tremble.
En 1986, les frères Perron achètent l’usine de panneaux gaufrés de Forex de Val-d’Or. Scierie Landrienne obtient une partie des approvisionnements de Forex et d’Abiex.
1986 : Tembec se porte acquéreur de Scierie Béarn.
1987 : Forpan, anciennement de Rexfor et Forex-Leroy, est vendue à Uniboard Canada.
1987 : Tembec achète la scierie de Taschereau des Chantiers coopératifs (CFNO), ainsi que leurs actifs dans la région de la Gaspésie. Puis, en 1988 Tembec acquiert 50 % de la scierie TKL (Témiscaming), l'autre 50% sera acquis en 1990.
1988 : Maibec vend ses installations de Barraute à Matériaux Blanchet. Blanchet en profite alors pour vendre l’équipement à Précibois, puis envoie l’approvisionnement de Barraute et de Théo Ayotte vers son usine d’Amos.
1988 : Donohue coupe l’herbe sous le pied de Domtar et achète les actifs forestiers de la famille Saucier, soit les scieries de Comtois et de Senneterre. Cette année là, le groupe Bisson-Bisson, qui s’approvisionne sur la forêt domaniale de Matagami, vend sa scierie de Matagami à Domtar. Une transaction qui est tout à fait naturelle, car déjà, Domtar prend les copeaux d’épinettes noires de l’entreprise et les achemine à la papetière d’Amos appartenant à Normick-Donohue. En échange, la scierie de Normick Perron de Senneterre envoie des copeaux de pins gris à Domtar-Lebel-sur-Quévillon. De plus, les copeaux de pin gris de Comtois vont à Lebel-sur-Quévillon, alors que les copeaux de l'épinette noir vont à Amos.
1988 : Tembec met en place Temboard and Co.
En 1989, contre toute attente, le contexte financier force les frères Perron à vendre leurs usines à la compagnie Noranda, Foresterie Noranda.
UNE SECONDE CRISE DES COPEAUXDans les années 1980, le marché des copeaux est encore un revenu essentiel pour les scieurs. Les scieurs de la région vendent leurs copeaux aux papetières de manière indépendante jusqu’à l’arrivée de Claude Paradis, avocat, à la tête de l’Association des producteurs indépendants de copeaux du Québec. En 1987, il y a une forte demande de la part des papetières pour la matière première, les copeaux. La valeur du papier journal monte en flèche, elles doivent produire. Rares sont les scieurs comme Yves Barrette qui croient qu’en produisant moins de copeaux, il y aura plus de récupération, ce qui provoque une baisse des coûts de production et, donc, une augmentation des profits. Claude Paradis parvient à obtenir une augmentation du prix à la tonne de 20 %. Lorsque l’on sait que 40 % des revenus des scieurs proviennent de la vente des copeaux, ce montant additionnel sauve plusieurs scieurs qui, à la veille d’une récession, éprouvent des problèmes financiers. Les copeaux sont en forte demande et sortent majoritairement de la région! Audio (Claude Paradis, président de l'Association des producteurs de copeaux du Québec dans les années 1980)
Pourtant, en 1989-1990, des montagnes de copeaux sont visibles dans les cours des scieurs de l’Abitibi. Il y a des grèves dans certaines papetières, mais surtout, l’usine de la CIP à La Tuque ferme ses portes. Du coup, c’est 50 % des copeaux de la région qui ne trouvent plus preneurs. Les scieurs ont un dur coup. Le marché des copeaux reprendra au début des années 1990.