-
Récession et Concessions Le début de l'évolution de la foresterie

1930 : Le début d’une relance La relance de l’industrie forestière en Abitibi-Témiscamingue se produit graduellement à la fin de l'année 1930. Les colons défrichent et vendent aux compagnies forestières le bois récolté sur leurs lots. Des scieurs, comme Marcel Gauthier, trouvent rapidement leur voie professionnelle en sciant le bois des colons, pour ensuite revendre ce bois transformé à des entreprises. De nouvelles paroisses voient le jour, et cette relance du secteur forestier ne pourrait se faire sans les colons, sans la main-d’œuvre! Encouragés par les plans Gordon et Vautrin , des milliers de colons-bûcherons débarquent et permettent la relance des opérations forestières et de la région. L’émergence du secteur minier entraîne la construction de villages, favorisant alors l’essor des scieries locales qui leur fournissent le bois de construction. L’arrivée de tous ces colons augmente considérablement le nombre de feux de forêt. Ceux-ci sont parfois allumés volontairement par les agriculteurs, mais tout simplement non maîtrisés. En 1933, afin de protéger le bois « commercial » des feux, l’ Ottawa Forest Protective Association Limited (L.O.F.P.A.L.) s’installe à Noranda et surveille surtout les territoires de la CIP , et ce, à partir des tours des garde-feux . C’est la première SOPFEU !
Les conditions et les salaires des bûcherons se détériorent!

Régime de concessions, CIP et compagnie L’année 1934 marque l’histoire de la foresterie québécoise, lorsqu’un premier régime forestier est officiellement reconnu : le régime des concessions. À la suite de la dépression du début des années 1930, la relance forestière en Abitibi-Témiscamingue va bon train. On en compte 76 scieries en 1934, puis 161 en 1939, et 215 en 1950!
Dans les années 1930-1940, la CIP, œuvrant dans les pâtes et papiers, est toujours roi et maître dans les forêts de la région (voir la carte des territoires de la CIP). Des chefs d’entreprise

Les coupes s’effectuent sur de nouveaux territoires plus au nord, notamment à Val-Paradis, à Villebois et à Beaucanton, mais également vers l’est, à Rapide-des-cèdres. C’est à cette époque que des hommes comme Camille Richard et Jean-Baptiste Lebel exploitent la ressource et développent une partie du Nord du Québec.
Chantier coopératifEn 1942-1943, un premier chantier coopératif forestier est mis en place à Roquemaure. Les agriculteurs et leurs fils devaient normalement travailler pour le compte d’un sous-traitant qui obtenait les contrats de coupe auprès des entreprises. Avec la venue du chantier coopératif forestier, les colons-agriculteurs décrochent eux-mêmes les contrats et s’en divisent les profits. C’est le cas pour la toute première fois, en 1943, lorsque le chantier coopératif obtient un contrat de coupe d’Howard Bienvenu! Le résultat de ce partenariat est surprenant : la CIP accordera à son tour un contrat au chantier coopératif de Roquemaure. En 1946, les douze chantiers coopératifs de l’Abitibi, dont celui de Guyenne, se regroupent pour former la Fédération régionale des chantiers coopératifs de l’Ouest québécois.
